Les lauréat-e-s

2023

LA TABLE D’AMOUR

Manon Krüttli

© Jonas Bühler

Lauréate de l’édition 2023, la metteure en scène Manon Krüttli souhaite lancer une enquête artistique et poétique. Pour son projet « La Table d’Amour », l’artiste partira à la découverte d’une coutume du village de Ktidados sur l’île grecque de Tino. Chaque année, à l’occasion de Pâques, les habitantes et les habitants de ce village se rassemblent pour partager un repas, indépendamment de leurs origines, leurs religions ou leurs opinions. Le résultat de cette immersion servira à créer un spectacle qui sera monté et présenté dans la partie francophone du canton de Berne dans les deux prochaines années.

Parmi les neuf dossiers proposés, le jury a particulièrement apprécié la pertinence du projet « La Table d’Amour », qui met l’accent sur la convivialité et l’échange entre les cultures, thèmes résolument inscrits dans l’actualité. Son approche pluridisciplinaire (photographie, arts de la scène) promet un questionnement des fondements mêmes de la culture occidentale.

Parcours artistique

Manon Krüttli, née en 1987, dirige avec Jonas Bühler la compagnie UmLaut, avec laquelle ils ont signé deux spectacles. Ensemble, Ils travaillent actuellement à la création d'un podcast littéraire en collaboration avec le Muséum d’histoire naturelle de Neuchâtel. Après des études au Conservatoire de Genève et aux Universités de Berne et de Berlin ponctuées d’assistanats à la Schaubühne de Berlin et au Théâtre Vidy-Lausanne, Manon Krüttli complète sa formation par un master en mise en scène à La Manufacture de Lausanne. Artiste associée du POCHE/GVE à Genève de 2019 à 2022, elle y a fait de nombreuses mises en scène, dont La Côte d'Azur et Le Père-Noël est une benne à ordures de Guillaume Poix. Durant les saisons 2020/21 au théâtre du Grütli à Genève, elle a présenté Le Projet Léger (Nidegger, Krüttli, Thébert, Bühler) en deux volets : Généalogie Léger et Miss None - sélectionné dans les dix meilleurs spectacles de l'année.


2022

Friteuse

Jeanne Spaeter

© Julien James Auzan

Lauréate de cette sixième bourse, la comédienne et performeuse Jeanne Spaeter créera des ponts avec la Belgique. Pour son projet, l’artiste prévoit de changer d’identité (physique, nom, numérique, etc.), de profession et d’entourage social en allant travailler à temps partiel dans une baraque à frites typique, symbole de la culture belge du « Fritkot ». Sa vie intime et son quotidien serviront ainsi de terrain exploratoire documenté par l'écriture, la photo ou l'enregistrement audio. Le résultat de son travail sera présenté dans la partie francophone du canton de Berne dans les deux prochaines années. 

Parmi les onze dossiers proposés, le jury a particulièrement apprécié l’actualité et la pertinence du projet « Friteuse », résolument inscrit dans les pratiques artistiques contemporaines, à la fois original et nourri par le riche parcours de l’artiste. 

Jeanne Spaeter, née en 1993, vit et travaille entre Berne et Paris. Après une formation théâtrale au Laboratoire de Formation au Théâtre Physique à Montreuil (FR), son intérêt pour la performance l’a amenée à obtenir en juin 2021 un Master of Arts in Contemporary Art Practices orienté dans ce domaine à la Haute école des arts de Berne.

2021

ThREE

Stefanie Inhelder

La bourse « ICI & AILLEURS » 2021 a été attribuée à la chorégraphe biennoise Stefanie Inhelder pour le projet « ThREE » dédié à son arrière-grand-mère victime de la colonisation en Indonésie. La pièce raconte l’histoire d’une femme, achetée par un Suisse vers 1900, devenue mère puis privée de ses enfants. Stefanie Inhelder met en lumière les femmes colonisées, oubliées de l’histoire, à travers une œuvre qui aborde l’absurdité du concubinage et l’identité physique. L’élaboration du projet et le développement du langage scénique se déroule entre Paris, Bienne et Zurich.

COM_Bourse_IciAilleurs_2021.pdf

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2020

Au bord de l’onde

Myriam Wahli et Robert Torche

Anja Fonseka

Les artistes prévoient de se rendre dans quatre zones blanches à la rencontre de leurs habitant.e.s pour documenter leur mode de vie. Le matériel écrit et sonore qu’ils en rapporteront servira à élaborer une pièce radiophonique entrecoupée de compositions musicales originales et de documents d’archives.

Le jury a salué l’aspect multiforme du projet qui mélange écriture et musicalité, ainsi que l’actualité des sujets abordés, comme l’hyperconnectivité, la distanciation sociale, la marginalisation ou la 5G. Par une démarche artistique inédite, Myriam Wahli et Robert Torche interrogent la fracture numérique qu’induisent les technologies de l’information et de la communication, mais aussi les rapports qu’entretiennent les humains entre eux et avec leur environnement. 

Myriam Wahli est une écrivaine née dans le Jura Bernois. Ses domaines d’intérêt vont de la projection cinématographique aux estives alpestres en passant par la pratique du shiatsu. Ce contact avec le vivant, sous ses formes plurielles, nourrit amplement son processus d’écriture. Elle fut lauréate de la bourse Fell-Doriot 2018 d’aide à l’écriture décernée par la Commission intercantonale de littérature du canton de Berne et de la République et canton du Jura (CiLi).

Robert Torche est un artiste sonore et transdisciplinaire qui navigue entre théorie, pratique, écologie, sociologie et politique sonore. Cette ouverture l’amène à collaborer aussi bien avec des physiciens et des biologistes qu’avec des clowns ou des danseurs afin de développer des projets abolissant les frontières des formats artistiques. Robert Torche est diplômé du conservatoire de Bâle.

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2019

Rencontrer l'autre

Butterland

Gaëtan Guélat

La Commission francophones des affaires culturelles générales (CFACG) a attribué la bourse ICI & AILLEURS à Butterland, formation composée de l'autrice Regina Dürig et du musicien électronique Christian Müller. Pour élaborer leur projet 'Rencontrer l'autre', les deux artistes biennois travailleront pendant une année avec la philosophe, linguiste et féministe française Luce Irigaray. Le trio souhaite façonner le matériau récolté lors de discussions et de rencontres avec Irigaray pour en faire une performance ou une pièce audio. 

Le projet du duo Butterland fait se répondre texte et musique dans des performances, des installations ou des pièces radiophoniques. Regina Dürig (*1982) et Christian Müller (*1971) entendent interroger la rencontre avec l'autre, thème de prédilection de Luce Irigaray, avec des moyens artistiques inspirés par la philosophe, linguiste et féministe française, âgée aujourd'hui de 89 ans. A partir de ses textes et des rencontres, un épilogue à trois voix est créé dans lequel Christian Müller travaille avec des stratégies musicales (composition, enregistrements) et Regina Dürig avec une approche poétique. 

Le jury a salué l'originalité et la prise de risque artistique du projet de Butterland qui répond parfaitement aux objectifs de la bourse, à l'ici et à l'ailleurs. Le bilinguisme ainsi que l'interdisciplinarité du projet qui conjugue à même niveau musique, littérature et philosophie a également retenu l'attention de la commission.

L’autrice Regina Dürig et le musicien Christian Müller travaillent depuis 2010 au sein de la formation Butterland dans le domaine des textes et des sons. Adoptant le plus souvent une dimension spatiale, le travail de Butterland mélange les formats de la performance, de la poésie noise, de la pièce sonore et de l’installation. La question de la rencontre et de l’interaction avec le public est au coeur de son concept. 

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2018

State Music – Back to the future of sound

Laurent Güdel

LDD

Le jury de la Commission francophones des affaires culturelles générales a choisi de primer cet artiste pour son projet d’enquête contemporaine sur des lieux autrefois utopiques et futuristes dédiés à la musique. Pour réaliser ce projet qui sera présenté en 2019 au public, il s’associe avec l’anthropologue neuchâtelois Aladin Borioli.

La prise de risque, le potentiel de développement et la pertinence de cette recherche critique sur les studios électoacoustiques a particulièrement convaincu le jury. La bourse permettra à Laurent Güdel d’explorer les studios de la BBC à Londres, du GRM à Paris ou encore du Tape Music Center de San Francisco. Il prévoit de questionner leur nature à une époque où les algorithmes de Spotify et Youtube façonnent nos goûts musicaux. L’approche de ces lieux musicaux historiques se fera en collaboration avec l’anthropologue Aladin Borioli pour aboutir à une sélection de matériel sonore et photographique qui sera rendue publique en 2019.

Laurent Güdel vit et travaille à Bienne. Il crée des disques, des installations, des performances, des films, des concerts, des publications, des bandes-son et des pièces radiophoniques. Les questions de politique de l’écoute et l’approche auditive du corps social et des institutions sont au cœur de ses préoccupations. Son travail artistique questionne également les différents outils de médiation sonore et leur matérialité. Laurent Güdel collabore actuellement avec l’artiste bernoise Ines Marita Schärer pour créer une sculpture sonore pour l’école enfantine de Köniz.

2017

Paysages partagés

Mingjun Luo

Photo: Jeanne Chevalier

L’artiste visuelle Mingjun Luo remporte la bourse ICI & AILLEURS, dotée de 20'000 francs. La Commission francophones des affaires culturelles générales (CFACG) a choisi de primer cette artiste née en Chine, qui vit et travaille à Bienne depuis une trentaine d’années. Cette bourse lui permettra de mener à bien son projet « Paysages partagés » qui porte sur la perception croisée des paysages de Suisse et de Chine en collaboration avec des artistes issus des deux pays. 

Le projet sera présenté au public en 2019.

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